1 – Atelier d’amateur
Organisation de l’atelier
Pour faire de la photographie vous devez posséder une pièce très éclairée et une autre obscure. Les professionnels exercent sur une terrasse vitrée. Les amateurs utiliseront un balcon ou une cour et réserveront un cabinet sur la porte duquel sera apposée le vocabulaire spécial de chimie photographique.
Le cabinet doit être complètement obscur parce que la plus petite luminosité provoquera des taches sur les épreuves. Cette pièce doit avoir au moins 1m20 sur chaque face. A environ 75 cm du sol on peut créer une table avec une planche horizontale. A côté du cabinet obscur, on établit des étagères qui serviront de rangement du matériel photographique.
L’appareil photographique
Il est divisé en deux parties : l’objectif et la chambre noire.
Comment ça marche ?
Imaginons que vous vouliez photographier un couple de mariés, votre appareil devra être bien placé face à lui. Leur image sera réfléchie sur le verre dépoli, elle se dessinera en petit et renversée. Nous attirons votre attention sur le fait que le verre dépoli doit être dans l’obscurité pour obtenir une image bien visible. C’est pour cela que vous devez mettre une toile épaisse sur votre tête et le verre dépoli.
Si jamais vous vouliez vous lancer dans la reproduction d’une boite noire, il faudra suivre attentivement les conseils du guide pratique de photographie pour amateur, paru en 1862 par Charles Bride.
Le photographe doit être également un chimiste car il emploie des produits dangereux comme : l’éther sulfurique rectifié, l’alcool rectifié, l’hyposulfite de soude, la chlorure d’or, le bichlorure de mercure… Il doit savoir fabriquer le collodion humide que l’on met sur la plaque de verre.
2 – Atelier de professionnel
Eugène Disdéri, photographe professionnel, vous donne ses conseils
« Cet atelier (de pose) doit être construit de préférence sur le sommet d’une maison, afin qu’aucun reflet, provenant d’objets voisins, ne vienne troubler inopinément l’effet choisi par l’artiste. Il aura tous les côtés et le plafond en verre, laissant venir la lumière du zénith et des quatre points de l’horizon ; un système de stores et d’écrans plus ou moins opaques ou transparents, indépendants les uns des autres et mus par de légères poulies, permettra de diriger la lumière à volonté, de diminuer son volume ou son intensité. Le toit sera à deux pentes formant un angle assez aigu. Les vitres de cet atelier comme ses rideaux seront en grande partie d’une teinte bleuâtre ; cette couleur rendra la lumière supportable aux yeux du modèle.
L’atelier de pose doit être très spacieux et offrir beaucoup de recul à l’opérateur. Il ne faut point l’encombrer de machines de tous genres, comme on a l’habitude de le faire, de draperies, de décors, tous les engins seront emmagasinés dans une pièce voisine disposée à cet effet.
C’est là que l’on trouvera les grands miroirs à bascule et les stores en papier blanc pour les reflets, les effets de lumière accidentelle, les fonds variés de teinte et de grain ; les supports de diverses formes destinés à obtenir l’immobilité parfaite ; les tentures, les sièges, tous les accessoires enfin nécessaires à la composition de la scène. L’atelier, débarrassé de tous ces objets hétérogènes, offrira aux yeux un aspect calme et agréable. Quelques objets d’art peu nombreux et bien choisis, quelques fleurs égayeront la vue ; des sièges commodes formeront l’ameublement. »
Tributaire de la lumière solaire
Le principe de la photographie : « écriture de la lumière » est connu bien avant le 19è siècle. Une boîte fermée sur laquelle est percé une minuscule ouverture permet de faire entrer la lumière solaire.
L’image placée devant la boîte se reflète alors à l’envers sur un support qui peut être du cuivre. Mais fallait-il encore trouver le moyen de conserver l’image, c’est l’apport de Niepce et Daguerre qui le permettra.
Tous les procédés utilisés par les premiers photographes sont tributaires de la lumière solaire. Cependant, le grand photographe Nadar dépose un brevet de photographie à la lumière artificielle en février 1861. Il utilise des piles électriques pour photographier les catacombes de Paris. Voici ce que nous dit Nadar :
« A cette époque (1858), l’électricité était bien loin des simplifications pratiques vers lesquelles elle allait tout à l’heure marcher à pas de géant. Nous n’avions pas les précieux accumulateurs portatifs, ni les générateurs intermédiaires de Gaulard, ni toutes les autres facilités présentes, et nous étions réduits à toutes les encombrantes incommodités de la pile Bunsen.
..Le premier de nos impedimenta était l’encombrant bagage de nos piles successivement distribuées sur un ou deux chariots. Toutes les combinaisons essayées, épuisées, arrivèrent finalement à échouer devant l’étroitesse de quelques-unes de ces voies souterraines, étranglées à certaines places comme des taupinières… Il fallut se résoudre à laisser cette partie de notre matériel au dehors, sur la voie publique d’où il communiquerait avec nous par quelqu’un des petits cratères municipaux, puits de catacombes ou regards dégouts. On le roulerait d’un de ces orifices à l’autre au fur et à mesure de nos opérations souterraines… »
Un guide, quatre documents historiques
Pour obtenir :
-le guide de Monsieur Charles Bride,
-L’art de la photographie de Monsieur Disdéri, photographe impérial
-Historique et description du daguerréotype et du diorama par Louis Daguerre 1839
-Paris souterrain (extrait d’un ouvrage de Nadar)
-La pile Bunsen
Une réponse sur « Atelier de photographie »
Salut Victorine 🙂 ,
un article très intéressant.
Je suis certain que les documents le sont aussi, que je partagerai à mon club SAMphoto ; d’avance merci !
Alexis