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Historique

Contexte historique

Le roman (hors prologue) débute en mars 1853, sous le second empire. Napoléon III arrive au pouvoir en tant que président de la deuxième république (décembre 1848) ; son coup d’état (décembre 1851) et le glissement de la république vers l’empire (décembre 1852) jugulent les libertés. La presse est bâillonnée, les réunions, manifestations interdites, les opposants au régime emprisonnés, déportés ou en exil (comme Victor Hugo). Napoléon III instaure une dictature absolue lui conférant toute l’autorité ; les autres corps de l’Etat lui étant subordonnés, étouffent toute vie politique. Napoléon III fait ôter la devise républicaine « Liberté Egalité Fraternité » sur tous les frontons des édifices publics. Ce n’est qu’en 1860 que l’empire commence à fléchir son autoritarisme.

Sur le plan économique, l’essor du chemin de fer a un impact sur la circulation des marchandises. Le premier grand magasin, Au Bon Marché, ouvre ses portes en 1852. C’est le début de la bataille entre les petits commerces et les grands magasins.

De nouveaux métiers apparaissent comme les photographes, tous ceux liés au chemin de fer, aux grands magasins, à l’industrie. Les banques se développent, investissent dans l’industrie et le commerce.

L’industrie a besoin de bras ; des enfants de dix à douze ans travaillent douze heures par jour. Les maladies et les accidents du travail sont nombreux. L’espérance de vie ouvrière n’atteint pas 40 ans. L’activité économique du second empire s’installe sur les inégalités sociales et instaure les germes d’une société bourgeoise qui sera la grande bourgeoisie d’aujourd’hui.

En mars 1853, Paris compte 12 arrondissements, très différents. Certains, comme le 12è, le 9è (la Cité) aux rues étroites, mal éclairées, malsaines, regroupent une surpopulation pauvre habitant dans des logements insalubres favorisant la propagation des épidémies. D’autres comme le 1er avec les Champs Elysées, les Tuileries représentent les beaux quartiers avec de magnifiques hôtels particuliers, de riches maisons bourgeoises, possédant des parcs, des jardins. Georges Haussmann est nommé préfet de la Seine en juin 1853 et ses grands travaux de modernisation (fontaines, égouts, boulevards d’accès aux gares, quartiers insalubres rasés…) sont entamés en 1854.

Dans cette société française en mutation économique, en révolution industrielle, la France conserve des archaïsmes. La vie et le travail des paysans n’évoluent guère ; la France reste un pays essentiellement rural. En 1853, les transports de voyageurs se font encore par malle Poste et diligence dans les contrées où le chemin de fer n’a pas encore posé ses rails.

Le second empire, confisquant les libertés, octroie des plaisirs à certains en contrepartie. A la cour impériale, les réceptions, les fêtes incessantes, luxueuses, donnent le ton. Les préfets, les ministres s’offrent ces plaisirs. Les théâtres, les cafés, les restaurants, les courses de chevaux connaissent leurs heures de gloire.

Le second empire a été choisi pour ce roman (et ceux qui feront partie de cette série) parce que cette période du 19è siècle constitue la base de notre société actuelle, développement de la bourgeoisie, des industries, des banques, du prolétariat. On ne peut comprendre aujourd’hui que par la connaissance du passé.

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